Cet article a été écrit par Almathea (voir son blog dans le lien : Moilalicorne) ! Les dinosaures avaient le sang chaud ! (2000 – 2004) Le cœur fossilisé (avril 2000) Michael Hammer, collectionneur professionnel de fossiles, a découvert les restes fossilisés d’un dinosaure dans le Dakota du Sud. Bipède. Celui-ci n’avait pas encore été classifié au moment de la tomographie, aussi portait-il tout simplement le nom de Willo (il s’agit en fait d’un Thescélosaure). Il fait partie d’un groupe nommé ornithopodes (aux pieds d’oiseaux). Au vu de la qualité de préservation des os de la cage thoracique, le collectionneur a supposé que celle-ci pouvait contenir des traces de tissus organiques. Ce phénomène est rare et ne se produit que dans des milieux pauvres en oxygène. En avril 2000, une tomographie assistée par ordinateur a été réalisée par le médecin Andrew Kumtiz sur la cage thoracique du nouveau fossile. Etrangement, le cœur du dinosaure ne ressemblait pas à celui d’un reptile actuel, comme on pouvait s’y attendre, mais à celui d’un mammifère ou d’un oiseau. Le cœur du dinosaure présente ce qui semble être deux ventricules et une unique aorte, alors que les reptiles actuels possèdent deux aortes et n’ont pas de séparation entre les différentes cavités du cœur. Ainsi, les oiseaux, avec leur cœur cavitaire, sont alimentés avec un sang riche en oxygène et ont donc un métabolisme rapide, contrairement aux reptiles, dont la teneur sanguine en oxygène est basse, ce qui fait d’eux des animaux relativement lents. Si l’on en croit l’aspect du cœur de Willo, il devait être une créature au métabolisme rapide, donc au sang chaud, contrairement à ce qu’on a longtemps cru sur les dinosaures. Les cercles de croissance des os de Tyrannosaure et de Maiasaura (fin 2004) Les os fossiles de dinosaures présentent, tout comme les arbres, ces cercles de croissance. Grâce à ces traces, des paléontologues américains sont parvenus à tracer la courbe de croissance du célèbre Tyrannosaure rex et de son cousin herbivore Maiasaura. Les courbes présentent l’évolution du poids et de la taille en fonction de l’âge des deux dinosaures, comparées à celles obtenues pour un crocodile actuel. Les scientifiques sont parvenus à plusieurs conclusions surprenantes. La plus remarquable d’entre elles provient de la forme des courbes elles-mêmes. La courbe de croissance du Tyrannosaure présente la forme d’un « S » aplati, qui traduit un pic de croissance brutal durant l’adolescence (de 12 à 18 ans). Contrairement au crocodile, qui grandit de façon linéaire durant toute sa vie, le Tyrannosaure avait un rythme de croissance semblable à celle de l’éléphant. Ce serait là le secret de la taille impressionnante du Tyrannosaure : il aurait été une créature au métabolisme élevé et, probablement, au sang chaud. Car pour grandir autant en si peu de temps (gain de 4t en quelques années), le chasseur préhistorique devait manger beaucoup, donc chasser beaucoup, ce qui exige une grande endurance et de grosses dépenses d’énergie. Un reptile comme le crocodile peut attendre des jours à l’affût, mais le Tyrannosaure, pour atteindre son poids d’adulte, devait chasser quotidiennement. Il ne pouvait être qu’un prédateur actif à sang chaud. L’étude sur les herbivores date de l’an 2000. Leur courbe de croissance est typiquement celle d’une créature chassée : sa croissance était très précoce et tout aussi rapide que celle du Tyrannosaure (le Maiasaura vivait environs 25 ans et atteignait sa taille adulte à l’âge de 7 ans environs, soit 8m de long pour 2t), ce qui mettait rapidement l’individu à l’abri des prédateurs les plus petits. Là encore, seul le métabolisme rapide d’un individu à sang chaud pouvait permettre cette croissance accélérée. Des fossiles montrent aussi que les sauropodes grandissaient très rapidement, et passaient sûrement leur jeunesse à manger. Pourtant, les sauropodes adultes n’ont pas besoin d’être très actifs, et étaient peut-être à sang-froid.